Une violence nécessaire?

Je regardais le film The Killing Machine ce week end, qui retrace la vie de So Doshin, fondateur du Shorinji Kempo et je me posais cette question: une pratique violente est elle un pré requis pour une pratique martiale, même plus douce ?

En effet, les exemples de maitres devenus des symboles de paix, d’amour, de gentillesse et de tout ce que vous voulez, qui sont passes par une étape guerrière ne manquent pas.

En tête de liste, Morihei Ueshiba, fondateur de l’Aikido, art de paix et d’amour. Lui-même avec ses discours mystiques et sa grande barbe blanche a l’air d’une homme de paix plus que tout autre. Pourtant sa pratique de base était du Daito Ryu Aiki Jujutsu auprès de Sokaku Takeda, qui n’était pas un tendre. Avant son illumination en 1924, Ueshiba avait une pratique dure : d’abord soldat en Mandchourie pendant la guerre russo-japonaise, il a également nomme son premier dojo le « Dojo de l’Enfer », tout un programme…

Non moins célèbre, Miyamoto Musashi quelques siècles auparavant. Guerrier et fin stratège qui a traverse le Japon pour affronter au sabre (souvent en bois) les plus grands de son époque. Il a tue son premier homme a 13 ans a eu de nombreux duels jusqu'à ses 30 ans. On ne lui compte que des victoires et un match nul. Passe 30 ans, il a arrêté les combats et s’est intéressé à l’Ikebana et à la calligraphie.

So Doshin était un espion pendant la seconde guerre mondiale, ultra-nationaliste, il a beaucoup combattu après la guerre, n’acceptant pas la défaite du Japon. Le Shorinji Kempo est cependant très teinte de philosophie bouddhiste. Cela dit j’ai peu d’infos sur lui, et je ne suis pas sur qu’il soit devenu un mystique, sa discipline étant restée assez dure.

Hiroo Mochizuki lui-même, dont la gentillesse et l’humilité sont incroyables, avouait dans un article que plus jeune il était un voyou et avait participe a de nombreuses rixes.

J’en suis donc à me demander dans quelle mesure on peut appréhender l’aboutissement de leurs recherches sans le chemin qui a été parcouru. Est-il possible de comprendre l’Aikido en passant directement à cette phase d’harmonie ? Dans le cas contraire, comment faire ? Le combat sur un ring (n’en déplaise a certains) ne reste qu’un jeu et n’est pas comparable a ce qui a pu se faire a cette époque) et les duels armes de nos jours ne sont pas monnaie courante (heureusement d’ailleurs). De plus, la formation d’un guerrier ne prend pas en compte sa longévité, il s’agit d’une survie de groupe pas individuelle. Si le guerrier est invalide à 35 ans a cause de son entrainement, on le remplace par un jeunot…

Si quelqu’un a des éléments de réponse, je suis preneur.

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